le Progrès, le Père, nous a perdu.
Le progrès, le Fils, nous sauvera messie mais si
(de nous-même?)
Allelouia
La Technologie nous a foufoutu
(dedans le pif ou au poil au … vice-versa)
la Technolojycrois nous sortiras d’là
avec des pincettes, vaccinés, iodés, pucés, génétiquement momifiés
les pieds d’vant
demandez la grosse cata-logue
La Science , maman, nous a vendu
des tas de joujoux
un brin tordus
la Science, fiston, nous offrira
de nous remplacer tout ça
fissa
fission
poil au …con
Kilowattées à l’atom-tom club
radieuses d’énergie citoyenne
le croupion trépignant, électrique,
nos Belles de Physique
avantageux
lascivement sussurrent
qu’elles en connaissent
un putain de rayon
(vert? Vers ?)
et ont ,
tenez-vous bien (pour une fois)
la zozolution.
Pétillantes, pimpantes, bouillonnantes
sautillantes et vibrionnantes
nos Belles de Chimie et une nuit
vont viennent
chantent et vantent
preuves de synthèse à l’appui
les bienfaits miraculatoires
de leurs pommades
du Rat Bleu
(les éléphants roses , c’est tellement ringard et pour tout dire, pour les mauviettes)
La bouche en cœur
d’artichaut
l’oeil diplomatopolisson
nos Belles de Médecine-sing
prescrivent chaleureusement,
recommandent vivement,
sans aucun intéressement,
expériences pschitt et délices,
ou trémoussent
Pilule et Gélule
leurs sacro-seins refaits à neuf
et remèdes souverains
(cela va sans dire)
en cas de gros-gros chagrin
zizistancialiste
à l’arrière, planquées, en sourdingue
et en canon ,
nos Belles de La Paix
royale
entonnent et martèlent
un refrain entraînant
au pas
les chairs appâtées
et déjà gonflées
d’importance
et de mauvais vers
de circonstance.
Volumes séduisants,
courbes fatales,
nos Belles d’Economie
professent
un brin de rigueur
là où il faute ( le peuple dispendieux?)
et tout en caressant
toujours dans le sens du manche
réclament de l’action
des actions
de la dérégleuementation
de la profitation
de l’exploitation
((fais-moi mal Johnny, vas-y fais-moi mal)
et accessoirement des parachutes fiscaux royaux
(pour mieux sauter sur les p’tites bonnes affaires)
et des p’tites gâteries
Dieu est Bizness, Bizness est Dieu
Biznezz est bon.
En prière tous
et à genoux :
Dieu est Bizness, Bizness est Dieu.
Bizness est bon.
Mais Dieu-là pas content
pas assez de rendement
jamais content-là !
Dieu vouloir plus-là, ici et maintenant
et encore et encore et
ci et ça n’en finit pas , jamais.
Jamais
jamais.
Au charbon pov’cons
au charbon dindons
au boulot prolos au boulot
au goulot patates
au goulag camarades
au métro près
au loto zozos
au bureau tecnhnocrit’crate
au bourreau homo sapiens ça pince
à la chaîne consommateurs à la chaîne
à la busherie tricard à la boucherie
au ghettho l’immigré
et au gotha les gros tas
de fric
aux cités l’populo
à l’ENA aliénés
à la mer le clandestin
à l’eau les clampins
aux fers les humains aux enfers
aux affaires l’Économie
aux affaires
Les mots.
Les mots c’est des veaux
(comme les français , pas vrai Charles?)
on en fait ce qu’on veut.
Ce qu’on veut, vaut.
Des p’tits veaux au museau humide , à la langue râpeuse
à l’odeur crếmeuse
au regard si attendrissant ( que nous voilà tout retournés en dedans
et l’espace d’un instant
presque humains-humanistes).
Bien vite débités à la chaîne
en rôts rôtis côtes côtelettes paupiettes boulettes
barquettes et caissettes
escalopettes
jarrets te là sinon
me v’là déjà dans ma kitchenette
en train de dévorer des yeux
les papilles émoustillées
l’osso-bucco
qui mijote.